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Robert Antral naît à Châlons-sur-Marne le 13 juillet 1895. Il fait un court passage à l'École des arts décoratifs de Paris, avant de rejoindre l'atelier de Bourdelle et celui de Maximilien Luce.
En 1913, il s'embarque sur un langoustier qui part pêcher sur les côtes de Maurétanie.
Mobilisé de 1914 à 1918, il est blessé au Chemin des Dames et décoré de la Croix de guerre.
En 1918, il réalise huit lithographies rassemblées sous le titre Les Evacués, mais sa carrière d'illustrateur commence réellement trois ans plus tard avec Le Coeur et la boue de Paul Vialar. Ses eaux-fortes sont recueillis en plusieurs portfolios, Huis clos qu'accompagne un texte de Mac Orlan, Fêtes foraines que présente Marcel Say, ou encore, sous le pseudonyme de Robert le Noir, "La Foire". Elles exercent, selon Edmond Rocher, "une séduction mélancolique et forte."
Antral aborde ensuite le bois gravé avec, notamment, le remarquable Jean-François de Nantes. Il maîtrise également la lithographie, ce qui lui permet d'utiliser diverses techniques dans un même livre. Ainsi Saint Lazare, où il dépeint le triste quotidien de la sinistre prison de femmes.
L'artiste manifeste des préoccupations sociales sincères. Il collabore à plusieurs revues anarchistes, La Vache enragée, Partisans ou la Revue anarchiste, et A contre-courant, "revue mensuelle de Littérature et de Doctrine Prolétariennes". Les images qu'il donne pour Titine, histoire d'un viol, d'Alfred Machard, donnent du sort des enfants parisiens une vision bien différente des affèteries de Poulbot.
Antral illustre Kipling, André Maurois, Henri de Monfreid, Edouard Peisson, ou Maurice Genevoix. Son talent lui vaut de participer au portfolio Paris 1937, réalisé par Daragnès pour la Municipalité de Paris, aux côtés de Matisse, Marquet, Dunoyer de Segonzac, Dufy, Bonnard, Gus Bofa et Chas Laborde. On l'invite aussi à exposer au Salon de l'Araignée.
Antral mène également une carrière de peintre. Ce voyageur impénitent, qui bourlingue en Belgique, en Italie, en Hollande, en Espagne au Portugal et en Algérie, réalise de nombreuses vues de ports ou de paysages marins.
Il épouse en 1920 Madeleine Emilie Kiehl, dont il a une fille, Lise, le 22 janvier 1921.
Il meurt, prématurément, le 7 juin 1939, d'une crise d'urémie, provoquée sans doute par le surmenage.

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