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André Devambez est un des artistes qui ont le plus influencé Gus Bofa (ainsi, se souvient-il de la composition de "L'embuscade" de Devambez pour une des planches de L'Assassinat considéré comme un des beaux-arts).
Inspirés des contes et des légendes, ses dessins et tableaux représentent un monde onirique, à la fois fascinant et inquiétant.
Né à Paris en 1867, fils du graveur Edouard Devambez (1844-1923), André Devambez témoigne très tôt de ses dons pour le dessin. Il étudie dans l'atelier de Gabriel Gay puis, à 17 ans, à l'Académie Julian, où un de ses professeurs lui reproche de trop chercher. Il est admis au Salon des Artistes Français en 1889 et obtient, l'année suivante, le prix de Rome.
La découverte de l'Italie et de ses villes au décor médiéval marque son imagination.
Revenu en France, il illustre des contes et des nouvelles, de Kipling à Jack London, et donne de très nombreux dessins au Rire, à Fantasio ou à L'Illustration, réalisant pour ce dernier journal des compositions sur le thème des voyages de Gulliver. Il dessine aussi des foules vues de haut, saynètes qui annoncent Marcel Capy.
Si Devambez se montre fasciné par la vie moderne et notamment les avions (il sera nommé en 1934 peintre officiel du tout neuf ministère de l'Air), il se plaît aussi à faire vivre un monde imaginaire, sorte de Moyen-Age imaginaire, qu'il représente dans des petits formats, qu'il nomme les Tout-petits. Ce monde onirique est peuplé de magiciens, d'ogres, de philosophes, etc. et n'est pas très éloigné du Bofa de La Croisière Incertaine.
Arsène Alexandre expose parfaitement la technique de Devambez quand il écrit : "Devambez nous livre un spectacle extrêmement vivant et toujours imprévu, bien qu'il soit emprunté à la réalité la plus stricte. Devambez fait non seulement du fantastique avec le réel, mais il fait aussi du réel avec le fantastique." Formule qui pourrait aussi bien s'appliquer à Bofa.
Par ailleurs Edouard et André Devambez dirigent la galerie Devambez, fondée en 1897, et qui exposera dans les années 20 l'Art Océanien, Picasso, Matisse, Modigliani et les artistes du Salon de l'Araignée. Les éditions d'art Devambez publient des estampes d'art, des livres de luxe illustrés, des affiches publicitaire et des catalogues de luxe. En 1928 Poiret leur confie son Pan, annuaire du luxe à Paris. La galerie et les éditions disparaissent vers 1930, sans doute victimes de la crise économique.
A lire : André Devambez, catalogue de la Galerie Antoine Laurentin, 2006.
Un site :
http://www.galerie-laurentin.com/

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